Notre plateforme

Plateforme pour une agriculture paysanne, durable, solidaire et nourricière


Collectif Ferm'enTerre*


Dans le cadre du projet de création d’un Parc Agricole et Naturel sur la commune de Pin Balma, porté par Toulouse Métropole, plusieurs organisations ont été enquêtées par l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération Toulousaine (AUAT), en 2012. Dans le rapport d'enquête qui en a résulté et qui a été présenté à la mairie de Pin Balma le 6 septembre 2012, il est apparu que plusieurs associations aux compétences très variées avaient une vision partagée de l'agriculture et de l'agriculture péri-urbaine.

Elles ont alors décidé de travailler en commun, en constituant un collectif qui s’est depuis, élargi à d’autres structures du territoire. Le présent collectif rassemble des associations et structures travaillant sur l’agriculture paysanne, durable, solidaire et nourricière, sur des projets partagés de territoire et sur la préservation de l’environnement. Chacune est porteuse dans son domaine, de compétences techniques, de références économiques, d’un savoir-faire de terrain, et de pratiques de projets concertés qu’il s’agisse d’initiatives paysanne, associatives ou citoyennes.

Ce collectif a entamé une réflexion commune et élaboré une plateforme portant une vision du territoire et des valeurs. Il constate que l’agriculture locale doit être repensée en fonction des besoins du territoire, que de nombreux projets agricoles à petite échelle sont économiquement et socialement viables, et que ces projets préservent l’environnement en même temps qu’ils cultivent des liens de respect et de solidarité entre ville et campagne, ou entre paysans et citadins.

Cette plateforme se veut force de proposition et d’inspiration pour des projets agricoles urbains et périurbains nouveaux intégrant les dimensions économique, écologique et humaine et construits autour d’une démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire.

Cette agriculture est nourricière parce qu'elle a pour vocation de satisfaire les besoins fondamentaux des hommes et non de faire l'objet de spéculations. Les aliments qui en sont issus sont sains, sans OGM et sans produits chimiques de synthèse (engrais, pesticides, hormones et antibiotiques). Elle s'oppose à la main-mise des multinationales de l'agro-business sur l'alimentation et s'inscrit au contraire dans une démarche de souveraineté alimentaire et d'autonomie des paysans. Elle se construit très loin du développement industriel des élevages hors sol et des agrocarburants qui sont grands consommateurs de denrées alimentaires et/ou de biomasse.

Cette agriculture est solidaire parce qu'elle est porteuse de projets collectifs entre paysans ainsi qu'entre paysans jardiniers et citadins et promeut l'équité dans l'usage et l'accès aux ressources. Plus sociale et humaine, elle retisse des liens vitaux de compréhension et de solidarité entre producteurs et consommateurs, ruraux et urbains. Elle s'oppose à l’organisation actuelle du commerce international sur l'agriculture qui, en imposant des échanges complètement inégaux, a ruiné des millions de paysans au Nord comme au Sud.

Cette agriculture est durable parce qu'elle repose sur notre responsabilité vis à vis du sol et des ressources naturelles. Elle reconnaît, favorise et nourrit la vie du sol, qui n’est pas considéré comme un support inerte de culture. Le sol est vivant, c’est un milieu d'interactions biologiques qui sont à la base de sa fertilité. La biodiversité est comprise au sens de l'agroécosystème pour favoriser la biodiversité cultivée (diversité des cultures et associations d'espèces gage de productivité et de sécurité) et la diversité du milieu (diversité des structures du paysage et des espèces sauvages présentes dans l'environnement des cultures). Elle s'oppose au modèle agricole dominant basé sur les monocultures et les intrants chimiques, responsables en grande partie de l'érosion dramatique de la biodiversité ainsi que de la perte d'humus et de la dégradation des sols.

C'est aussi une agriculture paysanne parce qu'elle est ancrée sur un territoire et tournée vers la satisfaction des besoins et du bien-être de communautés ou populations locales. Elle est à taille humaine (taille de la ferme, niveau de travail humain et technologie appropriée). Elle s'appuie sur la culture, les savoirs et les savoir faire des paysans et en assure la transmission. Elle a pour objectif de favoriser l’installation et le maintien de nombreux paysans. Elle s'oppose aux politiques agricoles et foncières qui favorisent la concentration de la terre entre les mains des plus gros propriétaires et exploitants. Elle s'oppose à la spéculation et à toute forme d'accaparement de la terre qui devient un véritable fléau à l'échelle de la planète.



 Notre projet de parc agricole et naturel de Pin-Balma 



 Dans le rapport d'enquête rendu public en septembre 2012, il apparaît clairement que la transformation céréalière avec la conservation-multiplication de variétés paysannes peut occuper une place importante. Cette proposition portée notamment par le Réseau Semences Paysannes, respecte la vocation céréalière de ces terres mais permet aussi d'introduire sur place des filières complètes (semences, blé, farine, pain ou pâtes) que l'on sait économiquement viables sur d'assez faibles surfaces. Une proposition centrée sur cet aspect semble donc être particulièrement pertinente, sachant que du fait même des rotations, d'autres cultures, voire d’autres filières peuvent également y être implantées.

Mais un tel projet n'a de sens que s'il est porté par un collectif d'organisations qui s'impliquent concrètement. C'est ainsi qu'un collectif d'organisations* s'est mis en place dès le mois de novembre 2012 afin d'élaborer une proposition commune.

Le cœur du projet agricole est de permettre l'installation d'un groupe de paysans : par exemple paysan boulanger, paysan pastier, paysan brasseur, maraîchers selon les disponibilités en eau. Il peut aussi être envisagé d'autres transformateurs à la ferme : pressage d’huile de tournesol, de carthame, de lin, de cameline, des légumineuses en sec etc... Ce projet doit aussi pouvoir intégrer l'élevage, l'apiculture, l'agroforesterie... On peut également imaginer un volet habitat écologique avec la valorisation des co-produits de l’agriculture : paille, cannes de tournesol, paille de lin, etc... Ces activités peuvent être rassemblées autour d'une Maison des Semences Paysannes avec collection-plateforme et des espaces de multiplication en vue d'assurer la plus grande autonomie possible des paysans.

Un tel projet démontrera qu'il est possible de produire des aliments sans chimie de synthèse et sans OGM tout en bénéficiant du travail d’un grand nombre d'acteurs : paysans, apiculteurs, boulangers, éco-constructeurs, artisans-semenciers, chercheurs, brasseurs, cuisiniers, herboristes... Ouvert sur Toulouse, il ne sera pas un parc d'espaces verts de loisirs, mais un lieu de rencontre entre paysans, jardiniers et citadins de la Communauté Urbaine de Toulouse Métropole (CUTM), un lieu qui accueille les écoles pour faire découvrir le vivant, qui montre le lien entre la nourriture et le vivant, la biodiversité et la diversité des savoir-faire paysans, un lieu qui propose de la formation, à la transformation des céréales par exemple. Il ne s'agit pas de proposer des visites dans une réserve d'indiens mais bien d'offrir aux habitants de la ville la possibilité de s'associer aux travaux des champs, d'apprendre à faire du pain, des pâtes, des pâtisseries, de découvrir l'apiculture... dans des échanges organisés et équilibrés.

Il sera le germe pour un élargissement de l’agriculture péri-urbaine.
Il n'est pas acceptable d'imaginer ce territoire entièrement urbanisé avec une petite enclave paysanne sauvegardée au milieu d’une agriculture intensive et chimique partout autour. La réussite du projet ne pourra être mesurée que lorsque d'autres initiatives auront pu émerger aux pourtours du parc et dans l'ensemble de la CUTM, et au delà, voire autour d'autres grandes villes. L'objectif du germe de Pin Balma est de montrer la force de la diversité, pour qu'elle se rediffuse naturellement et avec enthousiasme ailleurs.

* Collectif Ferm'enTerre : le présent collectif rassemble des associations et structures travaillant sur l’agriculture paysanne, durable, solidaire et nourricière, sur des projets partagés de territoire et de préservation de l’environnement.

Il compte aujourd'hui 25 associations :

 Amène moi- un mouton, Amis de la Terre Midi-Pyrénées, APA, APIFERA, ARESO, AVEM, Bleu comme une orange, CETAB, Couleur des Blés, ERABLES 31, Ethik'et Toques, France Nature Environnement Midi-Pyrénées, FRAB, Herbes Fraîches et Folles en Ville, Le Pain'Art, Partageons les jardins, Pétanielle, fédération RENOVA, Réseau Semences Paysannes, Rucher partagé, Simples, Syndicat Apiculteurs Midi-Pyrénées, Terre de Liens, Toulouse en transition ainsi que 2 chercheurs de l'INRA et de l'IUT de Toulouse. 

Adresse du site : fermenterre.blogspot.fr
Contacts : fermenterre@gmail.com

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